Statut du conjoint du chef d'entreprise
Vérifié le 1 janvier 2021 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Le conjoint du chef d'entreprise doit choisir le statut qui déterminera ses droits et obligations professionnels : époux(se) ou partenaire de pacs, associé ou salarié. Lors de l'immatriculation de l'entreprise, le chef d'entreprise déclare le statut choisi par son époux(se) ou partenaire de pacs.
Ce statut est réservé à l'époux ou le partenaire de Pacs d'une personne assurant l'une des fonctions suivantes :
-
Entrepreneur individuel (commerçant, artisan, professionnel libéral, auto-entrepreneur par exemple)
-
Gérant associé unique d'une EURL
-
Gérant associé majoritaire d'une SARL ou d'une société d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL)
Attention : ce statut ne peut pas bénéficier à la personne vivant en concubinage avec le chef d'entreprise.
L'époux(se) ou partenaire de Pacs doit remplir les conditions suivantes :
-
exercer une activité professionnelle régulière dans l'entreprise,
-
ne pas être rémunéré,
-
ne pas être associé de la société,
-
faire l'objet d'une mention dans le dossier unique de déclaration d'entreprise déposé auprès du CFE : une déclaration modificative du chef d'entreprise du statut ou de l'activité exercée par son conjoint doit aussi être mentionnée.
En l'absence de déclaration d'activité professionnelle ou du statut choisi, le chef d'entreprise sera réputé avoir déclaré que ce statut est celui du conjoint salarié.
L'époux(se) ou partenaire de Pacs d'un commerçant ou d'un artisan est présumé mandataire et peut ainsi accomplir des actes d'administration et de gestion courante (faire un devis, signer les factures par exemple). Si ces actes sont accomplis pour les besoins de l'entreprise, seule la responsabilité du chef d'entreprise peut être engagée.
Le conjoint collaborateur bénéficie de la formation professionnelle, d'une protection sociale et doit être affilié à un régime d'assurance vieillesse. A ce titre, il est redevable auprès de la Sécurité sociale des indépendants, des cotisations relevant de la retraite de base, de la retraite complémentaire et de l'assurance invalidité-décès.
L'époux(se) ou partenaire de Pacs d'un micro-entrepreneur bénéficie aussi des conditions simplifiées de paiement des cotisations sociales liées au régime micro-social.
Ce statut prend fin :
-
sur demande de l'époux(se) ou partenaire de Pacs du chef d'entreprise,
-
automatiquement en cas de changement de statut de l'entreprise, de décès de l'entrepreneur, de divorce ou de cessation duPacs.
À noter : lorsque l'époux(se) ou le partenaire de Pacs exerce une activité non salariée ou une activité au sein d'une entreprise extérieure (au moins à temps partiel), il est présumé ne pas exercer régulièrement au sein de l'entreprise de son époux(se) ou partenaire de Pacs.
Conditions
Le statut d'associé peut être choisi dans une société dont le dirigeant est l'époux, le partenaire de Pacs ou le concubin : SARL, société en nom collectif (SNC), société d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) ou société par actions simplifiée (SAS).
Pour obtenir ce statut d'associé, l'époux, le partenaire de Pacs ou le concubin doit détenir des parts sociales dans l'entreprise en effectuant un apport (ce qui lui confère un droit de vote lors des assemblées générales de la société).
L'apport peut être en numéraire (somme d'argent), en nature (un brevet, une machine par exemple) ou en industrie (mise à disposition de son travail, de ses connaissances techniques, de ses services).
Le partage du bénéfice net se fait au prorata des parts détenues par chacun.
Lorsque l'époux(se) ou partenaire de Pacs ou concubin est un simple associé, sa responsabilité est limitée à son apport. Toutefois, s'il est cogérant et qu'il commet une faute dans la gestion de l'entreprise, sa responsabilité peut être engagée à hauteur de son patrimoine personnel.
Il est nécessaire d'indiquer le statut d'associé de l'époux(se), partenaire de Pacs ou concubin :
-
lors de l'immatriculation de l'entreprise ou la déclaration d'activité : création d'une entreprise
-
au cours de la vie de l'entreprise, dans les 2 mois suivant le début de la participation régulière et effective de celui-ci : modification d'une entreprise
Régime fiscal
L'associé dans une société soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) peut percevoir des dividendes.
Les dividendes n'étant pas considérés comme une rémunération mais comme des revenus de capitaux mobiliers, ils ne sont pas soumis à cotisations sociales mais donnent lieu au paiement à la source des prélèvements sociaux.
L'associé d'une société soumise à l'impôt sur le revenu est imposable sur sa quote-part de bénéfices dans la catégorie des BIC, BNC ou des bénéfices agricoles (BA), selon l'activité de l'entreprise.
Régime social
Si le conjoint n'a pas d'activité professionnelle, il est affilié au régime des travailleurs non salariés (TNS) dont dépend le chef d'entreprise.
Si le conjoint est :
-
à la fois gérant minoritaire ou égalitaire ou salarié de l'entreprise, il est affilié au régime de la sécurité sociale,
-
à la fois gérant majoritaire ou associé non gérant ou non salarié travaillant dans l'entreprise, il est rattaché à la caisse de sécurité sociale des indépendants (ex-RSI).
Cessation
Le statut de l'époux(se) ou partenaire de Pacs associé prend fin si celui-ci cède ses parts sociales.
En cas de décès du gérant, l'associé demeure dans l'entreprise tant qu'il détient ses parts sociales et peut poursuivre l'exploitation de cette dernière.
Le statut de salarié peut être adopté par l'époux, le partenaire de Pacs ou le concubin :
-
d'un entrepreneur individuel (commerçant, artisan, professionnel libéral),
-
d'un dirigeant de société, gérant associé unique ou gérant associé majoritaire d'une SARL.
Le salarié doit :
-
participer effectivement et habituellement à l'activité de l'entreprise, même à temps partiel,
-
être titulaire d'un contrat de travail, CDD ou CDI,
-
percevoir un salaire conforme à sa catégorie professionnelle (au moins égal au Smic, soit 1 554,58 € brut par mois).
En tant que salarié, il bénéficie de la formation professionnelle et d'une protection sociale.
En principe, la responsabilité du salarié ne peut pas être engagée. Il ne bénéficie pas d'un mandat du chef d'entreprise pour les actes de gestion et exerce ses fonctions sous la subordination du chef d'entreprise.
Le statut de salarié cesse :
-
en cas de démission,
-
à l'arrivée du terme du contrat de travail en cas de CDD,
-
en cas de licenciement.
Percevant une rémunération au titre d'un contrat de travail, il est imposé dans la catégorie des traitements et salaires à l'impôt sur le revenu.
Pour déclarer son salarié époux, partenaire de Pacs ou concubin, le chef d'entreprise doit procéder, comme pour tout salarié, à une déclaration d'embauche. En l'absence de déclaration d'activité professionnelle ou du statut choisi du conjoint, le chef d'entreprise sera réputé avoir déclaré que ce statut est celui du conjoint salarié.
Le salaire du conjoint salarié peut être déduit du résultat imposable de l'entreprise :
-
en totalité lorsque les époux sont mariés sous un régime de séparation de biens, ou lorsque le dirigeant a adhéré à un centre de gestion agrée ;
-
dans la limite du montant annuel du Smic, lorsque les époux sont mariés sous un régime de communauté sans adhésion à un centre de gestion agrée.