Quel dépistage pour quelle maladie ?
Vérifié le 16 avril 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Le dépistage permet de savoir si on est infecté par un virus (VIH, Hépatite...) ou atteint par une maladie (saturnisme, ostéoporose).
Le test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) permet de déceler la présence du virus.
Un dépistage précoce par rapport à la date de contamination permet de bénéficier d'un traitement d'autant plus efficace qu'il est commencé tôt.
Situations concernées
Vous pouvez faire un test de dépistage du VIH à tout moment et notamment si :
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vous craignez d'avoir pris un risque,
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ou si vous souhaitez, dans une relation de couple, être certain de ne pas être contaminé et de pouvoir abandonner l'utilisation de préservatif,
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ou si vous envisagez une grossesse.
Le test de dépistage est systématique dans les cas suivants :
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Don de sang
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Don de sperme
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Don d'organe
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Don de lait maternel
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Transfusion sanguine
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Grossesse
Où et comment se faire dépister
Le test du dépistage par prise de sang peut être réalisé à partir du 15e jour suivant la situation à risque.
Vous pouvez :
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vous adresser à votre médecin traitant ou un médecin exerçant en cabinet libéral qui vous prescrit une prise de sang à réaliser dans un laboratoire, remboursable à 100 % par l'Assurance maladie,
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vous rendre dans un centre de dépistage anonyme et gratuit,
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vous adresser à un laboratoire sans prescription médicale et donc sans remboursement de l'Assurance maladie.
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Un autre test recherchant différents anticorps est effectué pour confirmer le diagnostic. Si ce dernier est négatif, il faut renouveler le dépistage un peu plus tard.
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Vous pouvez être rassuré si la dernière prise de risque d'exposition au virus date de 6 semaines ou plus.
Il est pratiqué au moyen d'un réactif détectant l'infection au VIH sur du sang total (goutte de sang prélevée au bout d'un doigt ou prélèvement de la salive).
Ce procédé permet d'avoir un résultat en 30 minutes maximum.
Vous pouvez vous rendre gratuitement :
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dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) ou un planning familial,
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dans un centre de dépistage anonyme et gratuit,
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dans une association de lutte contre le Sida par exemple.
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Le résultat doit être confirmé par un test sanguin en laboratoire.
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Vous pouvez être rassuré si la dernière prise de risque d'exposition date de 3 mois ou plus.
Si vous souhaitez vous dépister seul à domicile, vous pouvez également vous rendre dans une pharmacie pour acheter un autotest VIH d'un montant d'environ 28 € non remboursé par l'Assurance maladie. Cet autotest fait partie des Trod. Actuellement, seuls 2 autotests VIH disposent d'un marquage CE imposé par la réglementation européenne.
Attention : la fiabilité de l'autotest n'est pas parfaite, il existe des faux positifs (test positif et absence de contamination) et des faux négatifs (test négatif et contamination réelle).
Le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans.
Si vous êtes une femme entre 50 et 74 ans, vous recevrez tous les 2 ans un courrier d'invitation pour effectuer une mammographie de dépistage. Cette invitation est accompagnée d'un bon de prise en charge et de la liste des radiologues de votre département agréés dans le cadre du programme de prévention national. Choisissez un radiologue figurant dans cette liste et prenez rendez-vous.
Le jour de la consultation, présentez le bon de prise en charge avec votre courrier d'invitation et votre carte Vitale. Vous n'aurez rien à payer. La sécurité sociale réglera directement le radiologue.
Dans certaines situations, une échographie des seins est nécessaire pour compléter la mammographie, par exemple lorsque la densité des seins ne permet pas d'interpréter correctement la mammographie. Dans ce cas, l'échographie est prise en charge dans les conditions habituelles de remboursement et non pas à 100 %.
Une femme ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein peut bénéficier d'un suivi spécifique adapté à sa situation individuelle. Elle bénéficie d'une prise en charge à 100 % pour les examens recommandés dans sa situation.
À savoir : les frais liés à une consultation unique de prévention du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus, pour une assurée âgée de 25 ans, sont pris en charge à 100 %.
Le dépistage organisé du cancer colorectal concerne les hommes et les femmes entre 50 et 74 ans.
Si vous êtes dans cette tranche d'âge, vous recevez à votre domicile un courrier vous invitant à consulter votre médecin traitant au sujet du dépistage du cancer colorectal. Cette consultation est remboursée dans les conditions habituelles (70 %). Si votre médecin le juge utile, il vous propose de faire le test de dépistage. Après avoir obtenu votre accord, il vous remet le test et vous explique comment l'utiliser à votre domicile.
Le kit est remis gratuitement par votre médecin traitant et l'analyse du test est automatiquement prise en charge à 100 % par la sécurité sociale.
Le dépistage du cancer du col de l'utérus concerne les femmes de 25 à 65 ans.
Ce dépistage est proposé tous les 3 ans aux femmes de 25 à 65 ans, qu'elles soient vaccinées contre les papillomavirus humains (HPV) ou non.
Il peut être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme (ou dans certains laboratoires d'analyse de biologie médicale sur prescription médicale ou dans les centres d'examens de santé lors d'un bilan de santé).
Cet examen (appelé frottis cervical) est pris en charge à 100 % par l'assurance maladie.
La Haute autorité de santé recommande la vaccination pour les jeunes filles de 11 à 14 ans (avec un rattrapage jusqu'à 19 ans inclus). Le vaccin est remboursé à 65 % par la sécurité sociale sur prescription médicale. L'injection est remboursée à 70 % si elle est effectuée par un médecin lors d'une consultation, ou à 60 % si elle est effectuée par une infirmière, sur prescription médicale. Le vaccin protège contre une grande partie des HPV à l'origine du cancer du col de l'utérus. Le spectre n'étant pas total, le dépistage par frottis est indispensable dès 25 ans.
À savoir : les frais liés à une consultation unique de prévention du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus, pour les assurées âgées de 25 ans, sont pris en charge à 100 %.
L'hépatite B est une infection du foie provoquée par le virus VHB.
Le dépistage du VHB permet d'identifier précocement les personnes atteintes d'hépatite B et de les prendre en charge, ainsi que de vacciner les personnes exposées non immunisées.
Quand faire le dépistage ?
Le dépistage est recommandé si vous êtes dans l'une des situations suivantes :
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Vous vivez avec une personne qui a une hépatite B chronique
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Vous prenez des risques lors de vos rapports sexuels (multipartenaire) ou vous avez eu un partenaire présentant une infection à VHB
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Vous venez d'un pays de forte endémie (Afrique, Asie du Sud-Est) ou vous y avez séjourné
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Vous utilisez des drogues intraveineuses ou intra-nasales ou vous avez utilisé ce type de drogues
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Vous avez une activité professionnelle à risque (en contact direct avec des patients ou avec des liquides biologiques)
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Vous avez fait un tatouage ou un piercing avec des règles d'hygiène douteuses
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Vous avez une situation médicale à risque (transfusions, dialyse, greffe d'organes...)
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Vous devez recevoir un traitement par anticorps monoclonaux
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Vous séjournez ou avez séjourné en prison, en institution psychiatrique
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Vous êtes séropositif pour le VIH ou le VHC (hépatite C)
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Vous avez ou venez d'avoir une infection sexuellement transmissible (IST)
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Vous êtes enceinte
le dépistage du VHB est obligatoire pendant la grossesse.
Méthode de dépistage
Le dépistage de l'hépatite B se fait au moyen d'une simple prise de sang, sur prescription médicale. Il n'est pas nécessaire d'être à jeun.
Où faire le dépistage ?
Dans un laboratoire d'analyses médicales public ou privé, sur prescription médicale.
Le dépistage peut également être fait de façon anonyme et gratuite dans un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ou dans un centre d'information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (Ciddist) dont l'hépatite B fait partie.
Parmi les CDAG, dont la liste n'est pas diffusée, vous pouvez consulter dans un centre de dépistage du Sida.
Elles sont dues à des bactéries, virus et parasites et transmises par voie sexuelle.
Autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), il en existe plus d'une trentaine. Les plus fréquentes sont les suivantes :
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Blennorragie gonococcique
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Chlamydioses (inflammation chronique de l'appareil génital)
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Hépatite B (virus du VHB)
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Herpès génital
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Condylomes génitaux (verrues génitales)
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Syphilis
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Sida (VIH) ...
Pourquoi se faire dépister ?
Les IST se transmettent très facilement et il n'y a pas toujours de signes visibles.
Le dépistage permet de savoir si on est infecté ou pas. Dès que le diagnostic est posé, des mesures pour éviter la transmission sont indispensables ainsi qu'un traitement précoce lorsqu'il est possible.
le dépistage des IST est obligatoire pendant la grossesse.
Où et comment se faire dépister
Votre médecin généraliste ou votre gynécologue peuvent vous conseiller et vous prescrire un test de dépistage des IST.
Selon les IST, différents types d'examens peuvent permettre le dépistage et le diagnostic :
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Examen clinique des organes génitaux
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Prélèvement local ou cultures
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Prise de sang
Le dépistage des IST est possible dans différents lieux :
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Les laboratoires publics ou privés
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Les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD)
Les CeGIDD regroupent les centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG) et les centres d'information, de dépistage, de diagnostic des IST (CIDDIST).
Le saturnisme est une une intoxication par le plomb.
Le plomb a des effets toxiques sur l'organisme, même à faible dose, surtout au niveau du système nerveux, de la moelle osseuse et des reins.
La présence de plomb dans le corps est mesurée par le taux de plomb dans le sang (plombémie).
À savoir : le saturnisme fait partie des maladies devant être signalées à l'Agence régionale de santé (ARS) par les médecins.
Qui est concerné ?
Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement concernés par l'intoxication par le plomb.
Le plomb est respiré, avalé ou transmis à travers le placenta chez une femme enceinte.
Le plomb pénètre dans le corps par les voies respiratoires et digestives et a des effets nocifs particulièrement chez l'enfant. Il peut provoquer des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs), mais aussi irréversibles (retard mental et/ou psychomoteur) lorsque le système nerveux est atteint.
Source du plomb
Le plomb est présent dans les logements construits avant 1949. Les peintures utilisées à l'époque contiennent du plomb. L'humidité favorise la dégradation de ces peintures et la propagation du plomb.
Dépistage
Si vous présentez des facteurs de risque d'exposition au plomb, n'hésitez pas à en parler à votre médecin traitant, il vous proposera un dépistage par dosage de la plombémie.
Ce dépistage est pris en charge à 100 % par la sécurité sociale pour les enfants (de 0 à 18 ans) et les femmes enceintes.
L'ostéoporose est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la densité osseuse et des altérations de la micro-architecture des os. L'ostéodensitométrie est l'examen qui permet de mesurer la densité minérale osseuse.
Où et comment se faire dépister
L'ostéodensitométrie est l'examen qui permet de mesurer la densité minérale osseuse. Cette mesure est effectuée sur deux parties du corps : le rachis et le col du fémur.
L'os est exposé à une très faible quantité de rayons X, plus il est dense, plus il absorbe de rayons X.
Cet examen est réalisé dans un cabinet de radiologie.
Conditions de prise en charge
L'ostéodensitométrie est prise en charge à 70 % (sur la base d'un tarif fixé à 39,96 €), sur prescription médicale.
Pour un 1er examen chez la femme ménopausée avec des facteurs de risque, tels que :
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Antécédent de fracture du col du fémur sans traumatisme chez un parent du 1er degré
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Indice de masse corporelle inférieur à 19 kg/m2
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Ménopause précoce (avant 40 ans)
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Antécédent de corticothérapie de plus de 3 mois consécutifs
Pour un 2e examen :
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à l'arrêt du traitement anti-ostéoporotique, en dehors de l'arrêt précoce pour effet indésirable, chez la femme ménopausée,
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3 à 5 ans après la 1ère ostéodensitométrie en fonction de l'apparition de nouveaux facteurs de risque, en absence de fracture, lorsqu'un traitement n'a pas été mis en route après cette 1ère ostéodensitométrie montrant une valeur normale ou une ostéopénie (baisse de la densité de l'os, stade intermédiaire avant l'ostéoporose).
À savoir : Si vous suivez un traitement hormonal substitutif (THS), la prévention de l'ostéoporose est déjà assurée par ce traitement.
L'ostéodensitométrie est prise en charge à 70 % (sur la base d'un tarif fixé à 39,96 €), sur prescription médicale, pour les personnes présentant les facteurs de risques médicaux de l'ostéoporose, tels que :
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cas de pathologie ou de traitement potentiellement inducteurs d'ostéoporose (par exemple, l'hyperthyroïdie évolutive non traitée ou une corticothérapie de plus de 3 mois)
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cas d'antécédent de fracture sans traumatisme majeur diagnostiquée lors d'une radiographie.